Luth, compagnon de ma calamité, De mes soupirs témoin irréprochable, De mes ennuis contrôleur véritable, Tu as souvent avec moi lamenté ;
Et tant le pleur piteux t'a molesté Que, commençant quelque son délectable, Tu le rendais tout soudain lamentable, Feignant le ton que plein avais chanté.
Et si tu veux efforcer au contraire, Tu te détends et si me contrains taire : Mais me voyant tendrement soupirer,
Donnant faveur à ma tant triste plainte, En mes ennuis me plaire suis contrainte Et d'un doux mal douce fin espérer.