Ô longs désirs, ô espérances vaines, Tristes soupirs et larmes coutumières A engendrer de moi maintes rivières, Dont mes deux yeux sont sources et fontaines !
Ô cruautés, ô durtés inhumaines, Piteux regards des célestes lumières, Du coeur transi ô passions premières, Estimez-vous croître encore mes peines ?
Qu'encor Amour sur moi son arc essaie, Que nouveaux feux me jette et nouveaux dards, Qu'il se dépite, et pis qu'il pourra fasse :
Car je suis tant navrée en toutes parts Que plus en moi une nouvelle plaie, Pour m'empirer, ne pourrait trouver place.