Je penserai plutôt la mer non variable, Le beau printemps sans fleurs, le mois d'août sans moissons, Le froidureux hiver sans neige, sans glaçons, Et le pauvre idiot avisément croyable.
Je penserai plutôt le bonheur abhorrable, L'automne sans fruitage, et sans nulles boissons, Le monde sans envie, et la mer sans poissons, Que je pensasse en rien son dire véritable.
Jamais plus faussement nul ne fut accusé, Ni l'honneur de Suzanne à grand tort méprisé. Ha ! langue serpentine envers tous venimeuse !
Punis, mon Dieu, punis ce menteur inconstant, Brise, accable son chef de ton foudre éclatant, Pour apprendre à blâmer la beauté vertueuse.