Allez en paix, mon cher tourment, Vous m'avez assez alarmée, Assez émue, assez charmée... Allez au loin, mon cher tourment, Hélas ! mon invisible aimant !
Votre nom seul suffira bien Pour me retenir asservie ; Il est alentour de ma vie Roulé comme un ardent lien : Ce nom vous remplacera bien.
Ah ! je crois que sans le savoir J'ai fait un malheur sur la terre ; Et vous, mon juge involontaire, Vous êtes donc venu me voir Pour me punir, sans le savoir ?
D'abord ce fut musique et feu, Rires d'enfants, danses rêvées ; Puis les larmes sont arrivées Avec les peurs, les nuits de feu... Adieu danses, musique et jeu !
Sauvez-vous par le beau chemin Où plane l'hirondelle heureuse : C'est la poésie amoureuse : Pour ne pas la perdre en chemin De mon coeur ôtez votre main.
Dans votre prière tout bas, Le soir, laissez entrer mes larmes ; Contre vous elles n'ont point d'armes. Dans vos discours n'en parlez pas ! Devant Dieu pensez-y tout bas.