Sans l'oublier, on peut fuir ce qu'on aime. On peut bannir son nom de ses discours, Et, de l'absence implorant le secours, Se dérober à ce maître suprême, Sans l'oublier !
Sans l'oublier, j'ai vu l'eau, dans sa course, Porter au loin la vie à d'autres fleurs ; Fuyant alors le gazon sans couleurs, J'imitai l'eau fuyant loin de la source, Sans l'oublier !
Sans oublier une voix triste et tendre, Oh ! que de jours j'ai vus naître et finir ! Je la redoute encor dans l'avenir : C'est une voix que l'on cesse d'entendre, Sans l'oublier !