Ô Dieu, si mes péchés irritent ta fureur, Contrit, morne et dolent, j'espère en ta clémence. Si mon deuil ne suffit à purger mon offense, Que ta grâce y supplée et serve à mon erreur.
Mes esprits éperdus frissonnent de terreur, Et, ne voyant salut que par la pénitence, Mon coeur, comme mes yeux, s'ouvre à la repentance, Et me hais tellement que je m'en fais horreur.
Je pleure le présent, le passé je regrette; Je crains à l'avenir la faute que j'ai faite; Dans mes rébellions je lis ton jugement.
Seigneur, dont la bonté nos injures surpasse, Comme de père à fils uses-en doucement, Si j'avais moins failli, moindre serait ta grâce.