Viande, sourcils, cheveux, ma bière et mon linceul, La tombe a tout manié : sa besogne est finie ; Et dans mon souterrain je vieillis seul à seul Avec l'affreux silence et la froide insomnie.
Mon crâne a constaté sa diminution, Et, résidu de mort qui s'écaille et s'émiette, J'en viens à regretter la putréfaction Et le temps où le ver n'était pas à la diète.
Mais l'oubli passe en vain la lime et le rabot Sur mon débris terreux de plus en plus nabot : La chair de femme est là, frôleuse et tracassière !
Pour des accouplements fourbes et scélérats Le désir ouvre encor ce qui fut mes deux bras, Et ma lubricité survit à ma poussière.