Autrefois, un pauvre arbre, au coin d'une prairie, M'avait toujours frappé les yeux Par son dénudé soucieux Et par l'air écrasé de sa sommeillerie.
Or, après bien des ans, ce soir, je le retrouve. Et, c'est un ébahissement Tout mêlé d'attendrissement. Comme un trouble ravi qu'à son aspect j'éprouve.
Car, maintenant, pour l'oeil, le serpent de la sève Qui tette les rameaux, les étouffe et s'y tord, Le gui, lui rend la vie en aggravant sa mort !
Et l'arbre repommé, débrouillassé d'ennuis, Gaillardement vert jaune, orgueilleux se relève, Semblant tout revêtu d'un feuillage de buis.