J'ai triste d'une ville en bois, - Tourne, foire de ma rancoeur, Mes chevaux de bois de malheur - J'ai triste d'une ville en bois, J'ai mal à mes sabots de bois.
J'ai triste d'être le perdu D'une ombre et nue et mal en place, - Mais dont mon coeur trop sait la place - J'ai triste d'être le perdu Des places, et froid et tout nu.
J'ai triste de jours de patins - Soeur Anne ne voyez-vous rien ? - Et de n'aimer en nulle femme ; J'ai triste de jours de patins, Et de n'aimer en nulle femme.
J'ai triste de mon coeur en bois, Et j'ai très triste de mes pierres, Et des maisons où, dans du froid, Au dimanche des coeurs de bois, Les lampes mangent la lumière.
Et j'ai triste d'une eau-de-vie Qui fait rentrer tard les soldats. Au dimanche ivre d'eau-de-vie, Dans mes rues pleines de soldats, J'ai triste de trop d'eau-de-vie.