Et tout au fond du domaine loin, Où sont celles que l'on aime bien, La plus aimée me pleure, perdue De ma mort aux semaines venue ; La plus aimée de mon coeur s'attriste Et plonge ainsi que des fleurs ses mains Aux sources de ses yeux de chagrin, La bien-aimée de mon coeur s'attriste.
Et tout au fond du domaine loin, La bien-aimée a mis ses patins, Se sentant dans le coeur de la glace, Et loin vers moi s'efforce et se lasse ; La bien-aimée accroche aux vitraux De la chapelle d'où l'on voit loin, Avec le pain, le sel et les anneaux, Ma pauvre âme, elle, qui ne meurt point.
Et tout au fond du domaine loin, La bien-aimée ne pleurera plus Les beaux jours de fêtes révolus, Aux bagues de famille à ses mains ; La bien-aimée m'a vu comme un saint Promettant un éternel dimanche Aux âmes enfantines et blanches, Et tout au fond d'un domaine loin.