Ce n'est pas moy qui sçait d'une voix feinte, Ou d'un semblant traitrement deguisé, Feindre mon cueur d'un amour embrasé, Pour à tous vents la flamme en estre esteinte. Autre'que moy d'une menteuse plainte Aura l'honneur des dames abusé, Car sois-je pris, ou sois-je refusé, J'ayme tousjours d'une amitié plus sainte. Et si chantant d'une debile voix, Ou si pleurant devant vous quelque fois, J'ay decelé mon amour et ma peine, Asseurez-vous que le cueur qui sentoit Un plus grand mal, mon chant ne desmentoit : Ne rendez donc mon espérance vaine.