Regarde ! avec amour la terre se couronne ; Sous les vents attiédis son front rêve et frissonne ; L'herbe rajeunissante habille le rocher Où les nids amoureux vont déjà se cacher. Regarde ! à flots pressés la sève monte et chante. On voit les bois frémir : Donne toute ton âme au tableau qui t'enchante, Ô toi qui dois mourir !
Écoute ! la nuit pure a soulevé ses voiles, Et berce l'univers aux hymnes des étoiles ; Sous les rameaux touffus une touchante voix S'élève, traduisant l'âme errante des bois ; C'est un oiseau, le seul qui soupire et qui veille ; Ëcoute-le gémir, Et garde cette voix longtemps à ton oreille, Ô toi qui dois mourir !