Le poète est un fou perdu dans l'aventure, Qui rêve sans repos de combats anciens, De fabuleux exploits sans nombre qu'il fait siens, Puis chante pour soi-même et la race future.
Plus tard, indifférent aux soucis qu'il endure, Pauvreté, gloire lente, ennuis élyséens, Il se prend en les lacs d'amours patriciens, Et son prénom est comme une arrhe de torture.
Mais son nom, c'est bonheur ! Ah ! qu'il souffre et jouit, Extasié le jour, halluciné la nuit Ou réciproquement, jusqu'à ce qu'il en meure !
Armide, Éléonore, ô songe, ô vérité ! Et voici qu'il est fou pour en mourir sur l'heure Et pour ressusciter dans l'immortalité !