Arrête un peu, mon Coeur, où vas-tu si courant ? - Je vais trouver les yeux qui sain me peuvent rendre. - Je te prie, attends-moi. - Je ne te puis attendre, Je suis pressé du feu qui me va dévorant.
- Il faut bien, ô mon coeur ! que tu sois ignorant, De ne pouvoir encor ta misère comprendre : Ces yeux d'un seul regard te réduiront en cendre : Ce sont tes ennemis, t'iront-ils secourant ?
- Envers ses ennemis, si doucement on n'use ; Ces yeux ne sont point tels. - Ah ! c'est ce qui t'abuse : Le fin berger surprend l'oiseau par des appâts.
- Tu t'abuses toi-même, ou tu brûles d'envie, Car l'oiseau malheureux s'envole à son trépas, Moi, je vole à des yeux qui me donnent la vie.