Celui qui n'a point vu le printemps gracieux Quand il étale au ciel sa richesse prisée, Remplissant l'air d'odeurs, les herbes de rosée, Les coeurs d'affections, et de larmes les yeux :
Celui qui n'a point vu par un temps furieux La tourmente cesser et la mer apaisée, Et qui ne sait quand l'âme est du corps divisée Comme on peut réjouir de la clarté des cieux :
Qu'il s'arrête pour voir la céleste lumière Des yeux de ma Déesse, une Vénus première. Mais que dis-je ? ah ! mon Dieu qu'il ne s'arrête pas :
S'il s'arrête à la voir pour une saison neuve, Un temps calme, une vie, il pourrait faire épreuve De glaçons, de tempête, et de mille trépas.