Icare est chu ici, le jeune audacieux, Qui pour voler au Ciel eut assez de courage : Ici tomba son corps degarni de plumage, Laissant tous braves coeurs de sa chute envieux.
Ô bienheureux travail d'un esprit glorieux, Qui tire un si grand gain d'un si petit dommage ! Ô bienheureux malheur, plein de tant d'avantage Qu'il rende le vaincu des ans victorieux !
Un chemin si nouveau n'étonna sa jeunesse, Le pouvoir lui faillit, mais non la hardiesse ; Il eut, pour le brûler, des astres le plus beau.
Il mourut poursuivant une haute aventure, Le ciel fut son désir, la mer sa sépulture : Est-il plus beau dessein, ou plus riche tombeau ?