Ainsi qu'une jeune beauté Silencieuse et solitaire, Des flancs du nuage argenté La lune sort avec mystère. Fille aimable du ciel, à pas lents et sans bruit, Tu glisses dans les airs où brille ta couronne, Et ton passage s'environne Du cortège pompeux des soleils de la nuit. Que fais-tu loin de nous, quand l'aube blanchissante Efface à nos yeux attristés Ton sourire charmant et tes molles clartés ? Vas-tu, comme Ossian, plaintive, gémissante, Dans l'asile de la douleur Ensevelir ta beauté languissante ? Fille aimable du ciel, connais-tu le malheur ? Maintenant revêtu de toute sa lumière, Ton char voluptueux roule au-dessus des monts : Prolonge, s'il se peut, le cours de ta carrière, Et verse sur les mers tes paisibles rayons.