Sequestré pour jamais et du monde et de moy Et plus qu'onc esclairci de la douce lumiere Dont l'Esprit donne-esprit par faveur singuliere Me descouvre, bening, les secrets de la foy,
Que de divinitez en l'ame je conçoy, Voire tant s'elargit sa grandeur familiere Que le Ciel il m'octroye en jouissance entiere, Et fait que mon Dieu mesme en esprit je cognoye :
Non qu'un extase ardent hors de moy me ravisse, Ou qu'un brusque aiguillon les sens m'esvanouisse ; Mais doucement porté dans son bien infini
Dardant les petits traits d'une amour toute intime Je me sens au plus pur de son estre sublime En son interieur parfaitement uni.