Cet Hiver en dormant je songe que ma flore, Voulant récompenser mes peines et mes pleurs, Me caresse, me baise, et me promet encore De me garder le fruit de ces premières fleurs.
Ainsi durant la nuit se lève mon aurore, Afin de m'assurer que les destins meilleurs Dans cette vision mettaient un ellébore, Qui purgeant mon esprit guérissait mes douleurs.
Mais tandis que ma main à l'arrêter s'emploie, Ce corps subtil s'écoule, et moi dans cet effort Je m'éveille en criant : " ô cause de ma joie,
Sommeil, l'on vous a cru le frère de la mort, Mais puisque vos faveurs m'ont fait baiser Silvie, Je vous crois bien plutôt le père de ma vie ! "