Ce jour de Mai qui a la tête peinte, D'une gaillarde et gentille verdeur, Ne doit passer sans que ma vive ardeur Par votre grâce un peu ne soit éteinte.
De votre part, si vous êtes atteinte Autant que moi d'amoureuse langueur, D'un feu pareil soulageons notre coeur, Qui aime bien ne doit point avoir crainte.
Le Temps s'enfuit, cependant ce beau jour, Nous doit apprendre à demener l'Amour, Et le pigeon qui sa femelle baise.
Baisez-moi donc et faisons tout ainsi Que les oiseaux sans nous donner souci : Après la mort on ne voit rien qui plaise.