Foudroye moy de grace ainsi que Capanée O pere Jupiter, et de ton feu cruel Esteins moy l'autre feu qu'Amour continuel Toujours m'alume au coeur d'une flame obstinée.
É ne vaut-il pas mieus qu'une seule journée Me despouille soudain de mon fardeau mortel, Que de soufrir toujours en l'ame un tourment, tel Que n'en soufre aus enfers l'ame la plus damnée ?
Ou bien si tu ne veus, pere, me foudroyer Donne le desespoir qui me meine noyer, M'elançant du sommet d'un rocher solitaire,
Puis qu'autrement par soing, par peine et par labeur Par ennuy, par travail, je ne me puis defaire D'amour, qui maugré moi tient fort dedans mon coeur.