De ses quatre pieds purs faisant feu sur le sol, La Bête chimérique et blanche s'écartèle, Et son vierge poitrail qu'homme ni dieu n'attelle S'éploie en un vivace et mystérieux vol.
Il monte, et la crinière éparse en auréole Du cheval décroissant fait un astre immortel Qui resplendit dans l'or du ciel nocturne, tel Orion scintillant à l'air glacé d'Éole.
Et comme au temps où les esprits libres et beaux Buvaient au flot sacré jailli sous les sabots L'illusion des sidérales chevauchées,
Les Poètes en deuil de leurs cultes perdus Imaginent encor sous leurs mains approchées L'étalon blanc bondir dans les cieux défendus.