Père du doux repos, Sommeil, père du Songe, Maintenant que la nuit, d'une grande ombre obscure, Fait à cet air serein humide couverture, Viens, Sommeil désiré et dans mes yeux te plonges.
Ton absence, Sommeil, languissamment allonge Et me fait plus sentir la peine que j'endure. Viens, Sommeil, l'assoupir et la rendre moins dure, Viens abuser mon mal de quelque doux mensonge.
Ja le muet silence un escadron conduit De fantômes ballants dessous l'aveugle nuit : Tu me dédaignes seul qui te suis tant dévot.
Viens, Sommeil désiré, m'environner la tête, Car, d'un voeu non menteur, un bouquet je t'apprête De ta chère morelle et de ton cher pavot.