Oyseau qui de garde fidelle Dessillé fais la sentinelle Sous le silence de la nuit, Réveillant d'une voix hardie La troupe de somme engourdie Et de paresse, à ton haut bruit.
Oyseau à la creste pourprée Compagnon de l'Aube dorée, Trompete des feux du Soleil, Qui te perches à la mesme heure Qu'il plonge en mer sa cheveleure Pour se rendre alaigre au travail.
N'estoit-ce assez que l'arrogance De vostre oeil domtast la puissance Et l'ire des Lyons plus fiers, Sans que pour la vaillance acquerre S'endurcist encor ceste pierre Au ventre creux de vos gosiers ?
Tesmoin ce luteur indomtable, Ce fort Milon inexpugnable, Qui remparé de la vertu De ceste pierre, pour sa gloire A tousjours gaigné la victoire, Quelque part qu'il ait combatu.
On dit plus, que cil qui la porte A l'esprit net, la grace accorte De bien dire, et qu'en rechaufant La froide glace de son ame, Des fieres rigueurs de sa Dame En fin demeure triomphant.
Dedans la bouche elle modere La soif qui bruslant nous altere : Elle est noirastre, ou de couleur De crystal : et point ne s'en treuve Qui retienne plus qu'une febve Ou de longueur ou de grosseur.
Fay que la race surnommée De ton nom, dont la renommée Est esparse par l'Univers, N'altere jamais la puissance Qu'elle a quise par sa vaillance, Par force et par assauts divers.