Marronniers, ainsi que l'yeuse Quels arbres, ombrelles rieuses, Ne se déploieraient pour fêter Le retour du prodigue été !
L'un nous ogre un feu d'artifice De plumes et de fleurs : orgie Digne de Noël, tes bougies Roses, d'autres fêtes complices,
L'encombrant cadeau, marronnier, Pour ne point des neuves bergères Troubler la candeur bocagère Tu le voudrais plutôt nier.
Mais minuit allume la fête D'où seront exclus les parents. Un rideau de cheveux, fillette, Fait mon désir moins apparent.
Dissimule-toi, feu des joues, Sous la coiffure que dénoue D'un pâtre la timide main Feuille encor tremblante demain
Dans tes veines, bergère, un sang Coule, mauve, avec nonchalance, Celle des ruisseaux innocents Chez qui le désir ne s'élance Que lorsqu'on le leur a permis.
Tandis qu'à ton front se pâmaient Plusieurs roses, une parmi Ses soeurs, proche de ton oreille, Murmure : C'est le mois de Mai, Qui par sa bouche te conseille :
" Comme l'eau se prête à la rive Donne ta douce peau craintive Que quelque rayon indiscret De lune, affirme tes ébats "
Parce que corne d'abondance Aujourd'hui semble son croissant La lune à qui ne suffit pas De souligner baisers et danses, Nous verse les plus beaux présents :
Sous des joyaux, sous des dentelles Ensevelissant la pelouse Qui frissonne, esclave jalouse.
Aurore ! l'herbe défrisée Muette atteste que la belle Usa de tout pour apaiser La nuit dont la pâle défaite Est soeur des lendemains de fête.