Un cygne mort ne se remarque Parmi l'écume au bord du lac.
Léda te voilà bien vengée, Pense qu'un cygne au tien pareil D'une aïeule charmant l'oreille Au premier chant fut égorgé.
Son duvet emplit l'édredon Sous lequel Léda délaissée Informe de son abandon Le passant qui déjà le sait.
Passez, couleurs, puisque tout passe À la fin il reste du blanc. Les anges en peignoir de bain Sur le sable n'ont laissé trace
De leur passage. Et les dérange Du chien la nuit quelque aboiement, Le simple coup de pied d'un ange Enseigne au chien comme l'on ment.
Et toi, mon cygne, ma tristesse, Qu'en attendant Noël j'engraisse, Les larmes dont ton coeur est plein Empêchent le sang de tacher Le sable sur lequel Léda Pour un cygne se suicida.
Son linge, ses larmes séchés, L'ange s'élance du tremplin.