Que n'ai-je à te soumettre ou bien à t'obéir ? Je te vouerais ma force ou te la ferais craindre ; Esclave ou maître, au moins je te pourrais contraindre A me sentir ta chose ou bien à me haïr.
J'aurais un jour connu l'insolite plaisir D'allumer dans ton coeur des soifs, ou d'en éteindre, De t'être nécessaire ou terrible, et d'atteindre, Bon gré, mal gré, ce coeur jusque-là sans désir.
Esclave ou maître, au moins j'entrerais dans ta vie ; Par mes soins captivée, à mon joug asservie, Tu ne pourrais me fuir ni me laisser partir ;
Mais je meurs sous tes yeux, loin de ton être intime, Sans même oser crier, car ce droit du martyr, Ta douceur impeccable en frustre ta victime.