On a beaucoup parlé dans la chambre, ce soir. Couché, bordé, la lune entrant par la fenêtre, On évoque à travers un somnolent bien-être, La vieille qui, là-haut, porte son fagot noir.
Qu'elle doit être lasse et qu'on voudrait connaître Le crime pour lequel nous pouvons tous la voir Au long des claires nuits cheminer sans espoir !
Pauvre vieille si vieille, est-ce un vol de bois mort Qui courbe son vieux dos sur la planète ronde ? Elle a très froid, qui sait, quand le vent souffle fort. Va-t-elle donc marcher jusqu'à la fin du monde ?
Et pourquoi dans le ciel la traîner jusqu'au jour ! On dort... Nous fermerons les yeux à double tour... Lune, laisse-la donc s'asseoir une seconde.