Soubs la tremblante courtine De ces bessons arbrisseaux, Au murmure qui chemine Dans ces gazouillans ruisseaux, Sur un chevet touffu esmaillé des couleurs D'un million de fleurs,
A ces babillars ramages D'osillons d'amour espris, Au fler des roses sauvages Et des aubepins floris, Portés, Zephirs pillars sur mille fleurs trottans, L'haleine du Printemps.
Ô doux repos de mes pennes, Bras d'yvoire pottelez, Ô beaux yeulx, claires fontaines Qui de plaisir ruisselez, Ô giron, doux suport, beau chevet esmaillé A mon chef travaillé !
Vos doulceurs au ciel choisies, Belle bouche qui parlez, Sous vos levres cramoysies Ouvrent deux ris emperlez ; Quel beaulme precieux flotte par les zephirs De vos tiedes souspirs !
Si je vis, jamais ravie Ne soit ceste vie icy, Mais si c'est mort, que la vie Jamais n'ait de moy soucy : Si je vis, si je meurs, ô bien heureux ce jour Ou paradis d'amour !