Tu me vois bon, charmant et doux, ô ma beauté ; Mes défauts ne sont pas tournés de ton côté ; C'est tout simple. L'amour, étant de la lumière, Change en temple la grotte, en palais la chaumière, La ronce en laurier-rose et l'homme en demi-dieu. Tel que je suis, rêvant beaucoup et valant peu, Je ne te déplais pas assez pour que ta bouche Me refuse un baiser, ô ma belle farouche, Et cela me suffit sous le ciel étoilé. Comme Pétrarque Laure et comme Horace Églé, Je t'aime. Sans l'amour l'homme n'existe guère. Ah ! j'oublie à tes pieds la patrie et la guerre Et je ne suis plus rien qu'un songeur éperdu.