Denise, ton mari, notre vieux pédagogue, Se promène ; il s'en va troubler la fraîche églogue Du bel adolescent Avril dans la forêt ; Tout tremble et tout devient pédant, dès qu'il paraît : L'âne bougonne un thème au boeuf son camarade ; Le vent fait sa tartine, et l'arbre sa tirade, L'églantier verdissant, doux garçon qui grandit, Déclame le récit de Théramène, et dit : Son front large est armé de cornes menaçantes.
Denise, cependant tu rêves et tu chantes, A l'âge où l'innocence ouvre sa vague fleur, Et, d'un oeil ignorant, sans joie et sans douleur, Sans crainte et sans désir, tu vois, à l'heure où rentre L'étudiant en classe et le docteur dans l'antre, Venir à toi, montant ensemble l'escalier, L'ennui, maître d'école, et l'amour, écolier.