Si de bien servir la fin est le guerdon, Plus ne veux mon coeur retenir devers moy, Ains à tousjourmais je le veux dessous toy Mettre à l'abandon. Hors la liberté de ma folle raison, Tout ce grand pourpris que je voy de mes yeux Fluctuer ça bas à la danse des Cieux, N'est qu'une prison. Veux-je l'or du fonds de la terre puiser, Veux-je près des Rois fureter le bon heur, Mandier des grands idolastre l'honneur Et mal en user ? Non : d'un oeil sans plus radieux je suis pris, C'est le seul espoir, le desir de mon coeur. Fy de ces parfums de la Cour : ma langueur N'est que de Cypris. Elle dans mes os me repaist de tourment, Mais ce doux tourment qui me fait tout effort Est de mes travaux souverain reconfort Et médicament. Veux-tu donc sçavoir, que peut estre Pasquier ? Guerre, paix, travail, joye, crainte, et espoir, Bref me contemplant vrayment tu peux voir Un Chaos entier. Ô amour des Dieux le miracle, qui fais Vivre, puis mourir tout à coup, or un glas, Maintenant un feu, je te supplie: helas Mets ma vie en paix.